GHQ (Montreuil-sur-Mer)

Montreuil-sur-Mer était considéré comme une plaque tournante idéale pour contrôler et superviser le déploiement des forces de l’Empire britannique sur le front. Plus central de la zone d’opérations sur le front occidental que St Omer, elle était suffisamment proche de la côte pour permettre au maréchal Sir Douglas Haig et à ses généraux de retourner à Londres rapidement pour des réunions avec les ministres ou le roi; elle était également facilement accessible pour les visiteurs d’Angleterre et plus tard des États-Unis – politiciens, correspondants de guerre, artistes et photographes.

Le GHQ s’est rapidement organisé autour de quatre directions principales: administration et gestion du siège; recrutement et formation de personnel; intelligence (développement stratégique des offensives); et les opérations. En 1918, environ 1 700 soldats travaillaient directement pour le GHQ dans l’enceinte de la ville, et plus de 3 000 dans d’autres secteurs – bien qu’il n’y ait jamais eu plus de 5 000 militaires au total.

Les missions militaires étrangères rattachées au GHQ ont fait de Montreuil un lieu cosmopolite entre 1916 et 1919; les Français, les Américains, les Italiens et les Portugais ont établi des ambassades militaires dans la ville afin de mieux assurer la liaison avec le GHQ.

De nombreux journalistes ont visité Montreuil. À l’automne 1916, le haut commandement britannique a mis en place un bureau de presse au GHQ et l’écrivain et député John Buchan a rejoint la section du renseignement avec une mission de relations publiques. Comme le commandant en chef, il était également écossais et ancien élève du Brasenose College, à Oxford.

Haig a installé sa maison et son bureau principal au Château de Beaurepaire, à seulement trois kilomètres de Montreuil. Lors des offensives, comme la Somme, Haig et son état-major immédiat ont dû se déplacer vers le quartier général avancé au plus près du front au Château du Valvion, près de Beauquesnes, à 15 miles au nord d’Amiens.

Chaque dimanche, Haig assistait au service presbytérien dirigé par le révérend George Duncan, organisé dans la « cabane écossaise » spécialement construite dans la Citadelle. Duncan écrivit plus tard un récit fascinant de son séjour à Montreuil et des nombreux visiteurs de Haig au GHQ et au château de Beaurepaire.

Son médecin était également membre de son équipe, le colonel Eugene («Micky») Ryan. Ce sont ses conseils avisés qui ont permis à Haig de ne jamais prendre un jour de congé pour cause de maladie pendant tout son séjour en France. Il a échappé à la pandémie de grippe espagnole lorsque l’une des toutes premières épidémies infecta 700 personnes à Montreuil au cours de l’été 1918.

Entre 1916 et 1918, le commandant en chef reçut d’innombrables hommes d’État et homologues militaires du monde entier. Le 7 août 1918 (sa deuxième visite à Haig cette année-là), le roi George V rejoint le président français Raymond Poincaré et les maréchaux Foch et Joffre pour réaffirmer l’engagement des alliés à vaincre l’ennemi; après les «Cent jours» (du 8 août au 11 novembre), l’armée allemande était presque vaincue sur le front occidental. À la suite de l’armistice de novembre 1918, Haig resta en France jusqu’en avril 1919.

*Haig’s Medical Officer: The Papers of Colonel Eugene ‘Micky’ Ryan CMG DSO RAMC. Published by: Pen & Sword Military (October 8, 2013).